La real politique n’est pas un vain mot aux USA. Un an après l’élection de Donald Trump, le lobby des biocarburants a réussi à faire plier Scott Pruitt, le patron climato-sceptique de l’EPA (l’agence pour l’environnement). L’affaire concerne les obligations réglementaires d’incorporation de biocarburants pour 2018, pour le biodiesel et les biocarburants avancés.
Aux USA, le RFS (Renewable Fluel standard) est un programme qui existe depuis 2007 et qui impose un volume minimum de carburant renouvelable. L’EPA fixe chaque année les volumes obligatoires à incorporer des différents types (biocarburants cellulosiques, biodiesel, bioéthanol).
1er round, juillet 2017. L’EPA propose pour la première fois depuis 2007, une baisse des mandats d’incorporations des biocarburants totale par rapport à l’année précédente. Cette baisse visait essentiellement les biocarburants avancés (biocarburants cellulosiques) pour limiter la dépendance aux importations de biocarburants cellulosiques d’origine brésilienne et biodiesel argentin.
2e round, octobre 2017. L’EPA propose aussi une baisse drastique sur les mandats d’incorporation du biodiesel (-15% en 2018) et (-50% en 2019). Cette baisse est justifiée par les nouvelles décisions anti-dumping prises à l’encontre du biodiesel argentin et indonésien.
Cette décision n’a pas du tout plu à la filière qui a accusé l’EPA de céder au lobby pétrolier. Les élus locaux (sénateurs de la Corn Belt, Iowa, Indiana, Illinois notamment et majoritairement Républicains) ont fait pression arguant que cette décision était mauvaise pour l’agriculture américaine.
Scott Pruitt a fini par céder, en annonçant le 20 octobre dernier qu’il maintiendrait finalement les mandats d’incorporation pour 2018 et 2019.
Sources: Direction générale du Trésor Washington DC
