Le kernza : la céréale multifonction

Le kernza : la céréale multifonction

 

L’Isara de Lyon a rejoint en 2016 le Land Institute et plusieurs universités américaines pour étudier le kernza, plante aux multiples vertus. À la fois productrice de grains et de fourrages, cette plante, encore à l’étude, montre des perspectives attrayantes pour l’agronomie, la protection de l’environnement et la diversification des exploitations.

« La culture de kernza, de la famille des graminées fourragères pérennes, présente l’avantage de fournir des grains et du fourrage sur plusieurs années sans être ressemée, se réjouit Christophe David, délégué en charge de la stratégie et du développement à l’Isara de Lyon. C’est également une plante qui produit des services environnementaux car elle agit sur la préservation et la fertilité des sols. » En 2017, il lance un programme de recherche en France et en Belgique sur la connaissance du kernza avec ses collègues Olivier Duchêne et Florian Celette. Tous trois fondent de profonds espoirs sur cette culture pérenne très prometteuse. « Plusieurs partenaires scientifiques (Inrae, Gembloux, AgroParisTech et Arvalis) et professionnels (Coopératives Oxyane et Wallagri) nous ont rejoints. »

Après trois ans de recherche, nous connaissons mieux les atouts et les limites de cette culture. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour domestiquer l’espèce et travailler sur l’amélioration de sa productivité en grains qui s’élève à moins d’une tonne par hectare. En deux années de recherche, nous avons réussi à augmenter ce rendement de 30%, les perspectives sont stimulantes », souligne Christophe David.

Une plante aux multiples bénéfices

Le kernza dispose d’un système racinaire important lui permettant de mieux supporter les stress hydriques, de valoriser de plus grands volumes de sol et de stocker davantage de nutriments. « Après deux ans de production, nous avons mesuré des biomasses racinaires jusqu’à deux fois supérieures à celles des céréales annuelles. » Cette plante multifonction, malgré son faible rendement en grains, peut fournir de nouveaux produits alimentaires. Par exemple, un partenariat entre l’Isara et la brasserie Dullion a permis de produire une première boisson fermentée à base de kernza. Ce dernier répond aussi à des perspectives de transition agroécologique et d’adaptation aux changements climatiques.

 

Des perspectives séduisantes

Dès cet automne, 25 producteurs français testeront le kernza. « Nous voulons explorer toutes les possibilités imaginables de sol, de techniques et de rotation pour étudier le comportement de la plante en toutes situations. Nous travaillons sur son itinéraire technique afin de l’intégrer au sein des exploitations. »

Les chercheurs expérimentent pour mieux appréhender ce végétal et faire en sorte qu’il soit cultivé en France et en Europe d’ici 10 ans. « Dans un premier temps, le kernza répondra à des marchés de niche comme le quinoa. Je crois en cette culture. Elle est source de diversification sur les exploitations et restructurante dans les zones à faible potentiel ou aux sols matraqués. Elle pourra aussi faciliter l’autonomie fourragère et énergétique d’exploitations d’élevage qui font face aux sécheresses successives. »

 

Les semis du kernza s’effectuent entre fin août et début septembre à une densité de 15 kg/ha. C’est une culture peu exigeante en intrants. En France, aucun produit phytosanitaire n’est homologué sur la culture. La plus grande difficulté reste le contrôle des adventices. Le binage et les associations avec des légumineuses sont envisageables pour limiter l’enherbement.

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