Le conflit russo-ukrainien déstabilise toute la filière semencière

 

La Russie et l'Ukraine sont les deux premières destinations des semences françaises hors de l’Union Européenne. L’UFS, Union française des semenciers, a tenu une conférence de presse ce 14 avril 2022 pour faire le bilan des impacts actuels et à venir pour ses entreprises adhérentes.

À cette occasion Claude Tabel, président de l’UFS a précisé que les entreprises et leurs filiales sont présentes sur le territoire ukrainien à travers les activités de recherche, production et distribution « Ces activités conjuguées aux exportations représentent pour les entreprises françaises un chiffre d’affaires d’environ 400 000 millions d’euros (dont 100 millions d’euros pour l’export) », précise le président.

Mettre en sécurité les collaborateurs

Dès le début du conflit, toutes les activités ont cessé et la priorité aura été de mettre en sécurité le personnel « les familles ont été transférées à proximité des frontières de l’UE, mais le personnel masculin restait mobilisable et certains de nos collaborateurs ont dû partir au front » témoigne Claude Tabel, par ailleurs Président du Directoire du groupe RAGT. Mais depuis quelques jours l’activité a repris, tant bien que mal « En général les livraisons de semences se font sur les mois de décembre, janvier, le gouvernement ukrainien a mis en place des corridors verts : on estime à ce jour que 75% des exportations de semences commerciales sont arrivées à destination, c’est-à-dire qu’elles ont passé la frontière ; mais nous n’avons pas de vision très claire si elles sont arrivées jusqu’aux agriculteurs », poursuit-il.

En revanche la situation est plus compliquée pour les semences dites « des bases », c’est-à-dire, celles qui doivent être multipliées en Ukraine, et qui sont nécessaires à la mise en place des plans de production de semences pour l’année prochaine. « À date, on estime que 70% des semences de maïs et 75% des semences de tournesol ont pu être acheminées, mais rien ne garantit que les agriculteurs sur place seront en capacité de réaliser ces productions », indique Claude Tabel. Ce qui signifie clairement que cela aura des répercussions pour les campagnes en venir puisque la filière risque de ne pas être en capacité de fournir les quantités nécessaires pour une production « normale ».

Des plans de production de semences bousculés

La situation internationale bouscule aussi les plans de production sur le territoire hexagonale « avec la hausse sans précédent du prix des intrants et des cultures de commodités, les producteurs de semences s’interrogent sur l’intérêt de produire de la semence. Il faut donc s’attendre à une baisse des surfaces pour les cultures de printemps (maïs, soja, tournesol). Ce qui a aussi pour effet d’augmenter mécaniquement les zones d’isolements nécessaires à la production de semences » précise Didier Nury, vice-Président de l’UFS et directeur général de TOP Semences.

Autres conséquences, les programmes de recherche engagés en Ukraine. « C’est un temps long, celui de la recherche, les entreprises vont devoir faire l’impasse sur cette campagne voire plus et cela a aussi des conséquences sur nos programmes fondamentaux » poursuit Claude Tabel.

Dans ce contexte, l’UFS indique être en contact avec les pouvoirs publics « le gouvernement a travers le plan de résilience doit prendre en compte cette nouvelle situation pour redéfinir et sécuriser les politiques publiques agricoles et alimentaires ».

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