Le charançon des céréales, une espèce très adaptable à son environnement

Le charançon du blé, super adaptable et super invasif. Credit Tomasz/Adobestock

Le charançon est un véritable fléau pour les céréales stockées (blé, maïs, riz, sorgho) ou les légumineuses (lentilles, pois, etc.). Il constitue une menace importante pour la sécurité alimentaire, notamment dans les pays en voie de développement, mais pas seulement, il constitue un frein pour la commercialisation des grains stockés. Les charançons sont des insectes nuisibles, qui ressemblent à des petits scarabées. Ils comptant plusieurs milliers d'espèces.

Une bonne nouvelle arrive cependant du côté de la recherche: un consortium de chercheurs de l'Inrae et de l'Insa de Lyon est parvenu à décrypter le génome du charançon du blé. Cette étude a été publiée dans la revue BMC Biology début novembre.

Le déchiffrage de son génome donne des éléments d'information intéressants concernant sa capacité à s'adapter à son environnement et notamment au stress lié aux recours aux insecticides.

En effet, les chercheurs ont mis en évidence que 70% de son génome était constitué de séquences répétées (contre 50% pour l'homme), et pour les spécialistes de la génomique, "ces séquences peuvent potentiellement se déplacer dans le génome et se répéter. Ces éléments transposables sont décrits comme des forces évolutives majeures". Le charançon du blé, mais aussi le charançon du riz, tout comme celui du maïs, sont donc doués d'une super capacité à s'adapter à leur environnement.

Autre super-pouvoir du charançon, sa vie en symbiose avec une bactérie baptisée Sodalis pierantonius. Les chercheurs ont observé une coévolution de l'insecte et de la bactérie. "Grâce à leurs deux génomes, insecte et bactérie produisent ensemble des composés essentiels à la survie de chacun.Donc en plus d'être super adaptable, le charançon du blé est super invasif.

La larve du charançon du blé se nourrit en creusant le grain

Une fois n'est pas coutume, c'est la femelle du charançon la principale responsable des dégâts au stockage. En effet, comme le rappelle l'Inrae dans son communiqué, elle est capable de perforer le grain, pour y déposer un œuf, puis rebouche son trou de ponte. La larve du charançon se nourrit alors en creusant à son tour le grain. Chaque femelle peut pondre jusqu'à 300 œufs.

Comment se débarrasser des charançons du blé ?

Comment lutter contre les charançons ? Le recours aux méthodes curatives par l'usage d'insecticides devient de plus en plus problématique. Il est donc important de choisir des approches préventives en amont, à la récolte et pendant le stockage des grains. L'institut Arvalis rappelle qu'il faut veiller à bien nettoyer ses installations avant la réception. Le réglage de la moissonneuse est aussi un point de vigilance, afin d'éviter au maximum les impuretés, les grains cassés. Puis, une fois réceptionné, il est important de gérer la ventilation avec des outils bien adaptés.

Toutefois, grâce aux acquis sur le génome du charançon, de nouvelles perspectives s'ouvrent. Mieux connaître son adversaire permet d'explorer de nouvelles voies de luttes contre le charançon.

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