Le changement climatique, c’est 2016 ?

En 2016, le cumul de pluies très élevé sur la moitié Nord de la France au printemps a été mal pris en compte par les modèles de prévisions de récolte. Photo : Frédéric Bouvier / Fotolia

L’année 2016 est-elle un reflet de celles qui nous attendent à cause du changement climatique ? C’est la question que soulève l’Inra.

L’année 2016 a, en effet, connu un record d’accumulation de phénomènes défavorables : hiver exceptionnellement doux, pluies diluviennes au printemps, sécheresse estivale et canicule de fin d’été.

Si Météo France estime que nous manquons de recul pour répondre, des chercheurs de l’Inra se proposent de vérifier si, oui ou non, il existe une plus grande variabilité des conditions climatiques ces dernières années. Une étude qui viserait à repérer les anomalies climatiques en fonction des régions, depuis les années 1950, et à calculer leur fréquence pourrait ainsi être envisagée.

L’engorgement des sols au banc des accusés

L’enjeu est de taille. En 2016, les conditions climatiques ont conduit à des baisses de rendement de 20 à 30% par rapport à la moyenne des cinq dernières années pour les céréales à paille, jusqu’à -50% pour les pois protéagineux. Ceci s’explique par le cumul de pluies très élevé sur la moitié Nord de la France au printemps. L’engorgement des sols a provoqué une asphyxie racinaire au plus mauvais moment, lors de la formation des épis. Ceux-ci ne se sont pas remplis correctement. De plus, les cultures ont été attaquées par la septoriose et la fusariose, favorisées par la douceur du climat.

Des phénomènes qui ont mal été appréhendés par la veille agroclimatique. Depuis la canicule de 2003, l’Inra a mis en place un dispositif qui récolte des données sur plusieurs de ses sites : somme des températures, cumul des précipitations, bilan hydrique climatique et état de la réserve hydrique du sol. À partir de ces indicateurs, un modèle permet de calculer, au jour le jour, des prévisions de rendements des cultures, dont le blé, le colza, le maïs et le tournesol.

Adapter les pratiques

Or, en 2016, ces estimations ont été trop optimistes. Par exemple, la chute de rendement en blé était estimée à -17% à 20%, au lieu de -30%. En cause : les modèles prennent bien en compte la sécheresse ou la canicule, mais pas suffisamment l’engorgement des sols et l’impact du changement climatique sur le développement des maladies fongiques. Si des chercheurs travaillent déjà sur ce dernier point, notamment avec le projet Clif, de nouveaux travaux doivent être entrepris sur l’engorgement des sols.

Pour les agriculteurs, la prise en compte des effets des aléas climatiques passe par l’adaptation des pratiques, comme avancer les plages de date de semis, choisir un bouquet de variétés pour étaler les risques climatiques…

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