L’agriculture de conservation appliquée aux cultures industrielles

"Nous avons des limons battants et des parcelles en pente, érosion, ruissellement sont des problèmes récurrents », introduit Benoist Leforestier, agriculteur en Seine-Maritime. Cette problématique n’est pas sans poser aussi des problèmes sur la qualité de l’eau rappelle Adrien Bloux, agronome pour Cerfrance Normandie-Maine. « Ce sont les particules de terres les plus fertiles qui sont entrainées et avec elles les matières actives, nitrates et phosphores que l’on retrouve dans les eaux de captage. »

Aussi avec l’appui des syndicats d’eau, de l’Areas (Association régionale de l’étude et l’amélioration des sols en Haute-Normandie) Benoist Leforestier met en place des pratiques qui visent à juguler ces problématiques. « Suite à la Pac de 1992, les parcelles les plus problématiques ont été mises en jachères, j’ai commencé à travailler les couverts intermédiaires dans le cadre d’un CAD (contrat d’agriculture durable) et dans un système composé à 60 % de cultures de printemps, la couverture des sols en hiver n’est pas un vain mot, détaille l’exploitant. Mon objectif est de limiter au maximum les interventions mécaniques en profondeur pour préserver le carbone et le taux de matières organiques. »

La force du collectif

« Au début on est un peu hésitant… d’autant plus que dans un système a forte valeur ajoutée, avec des cultures industrielles, la prise de risque est plus importante. Je me suis beaucoup renseigné sur des forums dédiés. Si l’on n’échange pas pour se conforter, on a beaucoup de mal psychologiquement à franchir le cap », explique le producteur.

Aussi une quinzaine d’agriculteurs de la région a monté un groupe « Sol en Caux » qui a bénéficié d’un programme Casdar sur « La mise en œuvre de l’agriculture de conservation dans des systèmes incluant pomme de terre et lin ». Un dossier GIEE est en cours. Ils sont accompagnés dans leur réflexion par les agronomes de CerFrance Normandie-Maine. « Dans notre groupe, nous n’avons pas tous les mêmes niveaux d’engagement dans nos systèmes, il y a les puristes, d’autres qui ont des systèmes un peu intermédiaires comme moi, et d’autres qui ont encore recours à la charrue. Nous avons des références différentes et c’est une vraie émulation », poursuit le producteur.

Sur ce programme, entre autres essais, l’utilisation du strip-till avant la culture de betterave, l’implantation de pomme de terre sans tamisage, la technique du micro-barrage pour capter les ruissellements, l’installation de fascines, l’apport de BRF et de composts… L’empirisme et le partage d’expériences, des vrais leviers pour progresser et faire évoluer doucement mais surement les systèmes.

Retrouvez le reportage complet dans Cultivar Leader Juillet/Août 2015.

 

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