« L’Agriculture a besoin d'Europe dans un contexte devenu instable », affirme Paulo de Castro

 

« Les agriculteurs anglais vont regretter la sortie du marché unique. L’agriculture de chacune des nations européennes ne peut pas vivre sans Europe. Le monde agricole et les entreprises du secteur doivent s’engager et la défendre », c’est en ces termes que Paulo de Castro concluait la 3e édition du Paris Grain Day qui se tenait le 1er février 2019. Paulo de Castro, aujourd’hui parlementaire européen, a été par trois fois le ministre de l’Agriculture italien dans les Gouvernements de Massimo D’Alema et de Romano Prodi.

Dans son propos, l’ancien Ministre a insisté sur le contexte incertain de l’époque dans laquelle nous vivons. Incertitude liée d’une part aux effets du changement climatique qui accroissent les aléas à l’échelle des exploitations et plus largement des grandes zones agricoles du monde, à l’image de la sécheresse de 2018 qui a touché toute l’Europe. L’autre incertitude concerne l’économie mondiale : « Quand je participais aux discussions sur les accords commerciaux, l’idée était de lever les barrières douanières pour faciliter les échanges. Mais le paradigme a changé en 2018. Désormais, tout est remis sur la table. En 2018 les USA ont taxé pas moins de 12000 produits d’importation… Les tensions commerciales se renforcent et de nombreux observateurs mettent en garde contre un effondrement du système commercial mondial. »

L'Europe doit être un point de référence

« Dans ce contexte, l’Europe constitue un point de référence pour les marchés mondiaux et le marché des céréales en particulier. Le marché unique a permis de façonner le secteur agricole. Il a permis à l’ensemble des acteurs de travailler sur des standards de qualité parmi les plus élevés du monde grâce à l’innovation, à la diversité des productions, et à la prise en compte de la dimension environnementale. L’Europe doit poursuivre sur cette voie. Les producteurs européens doivent exiger le soutien des institutions pour continuer à améliorer l’organisation de la chaîne d’approvisionnement, ils doivent exiger de pouvoir utiliser les dernières technologies en matière de sélection variétale… Il faut s’organiser et peser dans le débat. »

Paulo de Castro ne partage pas les dernières propositions de la Commission européenne concernant la future PAC. « Les propositions comportent des risques de renationalisation des politiques agricoles, cela constituerait une catastrophe et mettrait en péril le modèle sur lequel a prospéré le secteur. » Pour lui les enjeux vont bien au-delà du secteur agricole, « il s’agit de l’idée même de l’Europe qui est en jeu. J’entends ici et là que l’on pourrait vivre sans Europe. Eh bien non. Je peux comprendre les intérêts à court terme des puissances hors UE, mais je ne peux pas comprendre qu’au sein même de l’Europe, on puisse l’envisager. Certes il y a des choses à améliorer, mais le projet européen doit être défendu par tous, et le secteur agricole doit prendre aussi ses responsabilités dans ce débat. »

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