La production de semences françaises fragilisée par les crises climatiques, énergétiques et géopolitiques

La France leader mondial pour les exportations de semences de maïs. Credit c-chez-marc/Adobestock.jpeg

Avec une balance commerciale positive d’un peu plus d’1 milliard d’euros, la filière semencière française maintient sa place de 1er producteur européen (1 million de tonnes de semences produites) et de 1er exportateur mondial (50% des volumes produits sont destinés à l’export). Toutefois les entreprises du secteur ne sont pas épargnés par les différentes crises qui frappent le secteur agricole dans sa globalité, crise climatique, énergétique et géopolitique.

Sur la campagne écoulée, les surfaces dédiées à la production sont en retrait de 2%. Lors de sa conférence de presse annuelle, l’UFS (Union française des semenciers) a précisé qu’entre autres explications, la hausse des prix des céréales avait conduit à des arbitrages de production de la part des agriculteurs en défaveur de la production de semences. De plus, l’UFS rappelle que seulement 50% de la production programmée en Ukraine avait pu être réalisée. La question de la disponibilité de certaines espèces pourrait se poser pour les campagnes 2023 et 2024.

Chaleur et sécheresse pénalisent aussi la production de semences

La météo marquée par les fortes chaleurs et la sécheresse est venue elle aussi perturber la campagne. « les difficultés climatiques de l’année ont dégradé la production de semences, ce qui ne permet pas de reconstituer les stocks envisagés » précise l’UFS. S’agissant de la production de semences de maïs par exemple, la production française atteint seulement 65 à 70% des objectifs et dans certains secteurs, elle est en deçà des 50%. L’hypothèse d’une baisse aussi des surfaces liée à l’incertitude de pouvoir irriguer en 2023 n’est pas exclue. Dans ce contexte, la profession rappelle que l’eau demeure un élément essentiel à la production de semences et demande à ce que soient déclinées des politiques garantissant l’accès à l’eau pour les agriculteurs multiplicateurs.

Autre sujet pour la filière, la crise énergétique. Aujourd’hui la hausse des tarifs pénalisent d’ores et déjà les entreprises du secteur « La répercussion inéluctable des hausses du coût de l’énergie va contribuer à l’inflation des productions agricoles mais aussi entraîner une perte de compétitivité sur les marchés européens », indique l’UFS et de préciser que « face à cette situation, les dispositifs d’aide prévus par le gouvernement n’étant pas pleinement définis pour les entreprises semencières, celles-ci manquent pour l’heure de visibilité sur leur capacité à en bénéficier ».

Quand bien même les entreprises affichent de la résilience, elles sont inquiètes pour les campagnes à venir. « Nous avons une dynamique de taille à relancer pour conserver notre excellence indispensable à la souveraineté alimentaire, mais nous avons besoin du soutien des pouvoirs publics pour y arriver » prévient Claude Tabel, président de l’UFS qui attend des pouvoirs publics plusieurs mesures adaptées concernant l’accès à l’énergie, à l’eau mais aussi un soutien sur l’attractivité de la production de semences.

 

 

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