Soja, maïs et blé, les principales productions nord-américaines pourraient être les grandes perdantes de l’augmentation des températures liée au changement climatique. Ce sont les conclusions d’une étude menée par des scientifiques du monde entier et publiée mi-janvier par le Postdam Institute for Climate Impact research (Allemagne).
Selon l’étude, d’ici la fin du siècle, la baisse du rendement de maïs avoisinerait les 50% et celle du soja 40%, à cause de l’effet prolongé de l’exposition à des températures dépassant les 30°C.
La culture du blé serait moins impactée dans la mesure où la période de production est moins soumise aux températures les plus chaudes. Toutefois la plus forte occurrence de températures élevées ne serait pas sans impact aussi sur le blé, la baisse de rendement est estimée à 20%.
L’étude met en avant que, dans les zones irriguées, l’effet de l’augmentation de la température est moins significatif, confirmant l’hypothèse que le stress hydrique induit par l’augmentation de température est probablement le principal facteur de la perte de rendements.
Cette étude publiée le 19 janvier a un écho particulier alors que Donald Trump vient d’être investi et n’a cessé de répéter pendant sa campagne que le changement climatique était une invention des Chinois pour nuire à l’économie américaine. Les efforts tardifs de l’administration Obama en réponse au changement climatique pourraient bien être mis à mal par la politique de Trump. Et la nomination de Scott Pruitt, climatosceptique, à la direction de l’EPA ne contribue pas à rassurer l’opinion. En témoigne la charge musclée de Bernie Sanders, candidat malheureux à l’investiture démocrate, lors de l’audition de confirmation de Scott Pruitt au Sénat.
Les États-Unis sont les plus gros exportateurs mondiaux de maïs et soja. Les effets du changement climatique sont susceptibles de changer la donne sur les marchés d'ici quelques décennies si, en effet, l'Amérique diminue par deux sa production.