"Les normales climatiques servent à représenter le climat dans lequel nous vivons. Elles sont calculées sur trente ans et mises à jour toutes les décennies", informe Météo France dans un communiqué. La fin du mois de juin sera l’occasion de basculer de celles de 1981-2010 à celles de 1991-2020.
Combien sommes-nous à pester régulièrement contre un présentateur ou une présentatrice météo annonçant que les températures prévues pour le lendemain sont un jour en dessous des normales de saison et le lendemain au-dessus? Difficile de trouver du sens à ces normales, alors même que chaque jour, les spécialistes en climatologie parlent d’une accélération du changement climatique. De fait, il est normal que les conditions météorologiques s’éloignent des normales, d’autant que celles faisant encore foi jusqu’au 28 juin 2022 sont basées sur les données comprises entre 1981 et 2010.
Du propre aveu de Météo France, "les normales 1981-2010 n’étaient plus représentatives du climat actuel, car basées sur le principe que le climat est constant à des échelles décennales à centennales. Or, le climat évolue à ces échelles de temps, sous les effets conjugués de sa variabilité naturelle à de multiples échelles temporelles et des activités humaines !".
Températures en hausse, précipitations égales
Les nouvelles normales entrant en vigueur le 28 juin 2022, calculées sur la période 1991-2020, sont représentatives d’un climat centré autour de l’année 2005. De fait, compte tenu des épisodes météorologiques vécus ces dernières années, ils présentent déjà un biais par rapport à la période actuelle. Pour éviter le biais lié à des données historiques, des travaux sont en cours afin de proposer des "normales climatiques non stationnaires, dans le but de disposer de références non biaisées pour le climat présent".
En attendant ces références non stationnaires, la création de ces nouvelles normales 1991-2020 met en évidence une augmentation de 0,42°C par rapport aux normales 1981-2010 pour s’établir à presque 13°C. Les précipitations annuelles, elles, s’avèrent stables sur l’année, mais montrent des disparités saisonnières.