La fraction du phosphore disponible des sols étudiée à la loupe

La fraction du phosphore disponible des sols étudiée à la loupe. © Bildlove/Adobe Stock

Bien qu’ayant contribué à l’augmentation des rendements agricoles, l’usage des engrais minéraux phosphatés suscite des interrogations en raison de leur empreinte écologique et de la dépendance qu'ils engendrent.

La production d’engrais minéraux phosphatés, dont la ressource est limitée, présente un fort impact environnemental. Afin de mieux comprendre la dépendance des systèmes agricoles à ces engrais, des chercheurs de l’Inrae et de Bordeaux Sciences Agro viennent de publier une étude qui quantifie la fraction – également appelée signature anthropogénique – du phosphore disponible des sols, qui provient de l’application d’engrais minéraux.

Une fertilité des sols très dépendante des engrais minéraux de synthèse

Échelonnée sur la période 1950-2017, l’étude suggère que la moitié de la fertilité actuelle en phosphore des sols provient du recours aux engrais minéraux. La dépendance des pays à ces engrais connaît également de fortes disparités. Ainsi, les pays d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord ont vu leurs signatures fortement augmenter dès les années 1950 avant de se stabiliser dans les années 1970 en raison de l’utilisation des effluents d’élevage.

Les pays d’Asie qui ont augmenté leur signature dans les années 1970, pour s’aligner en 2017 sur celle des pays d’Europe de l’Ouest, continuent d’avoir massivement recours aux engrais minéraux de synthèse.

L’Amérique du Sud et l’Europe de l’Est présentent, en 2017, des signatures plus faibles, de l’ordre de 40%. Enfin, les pays d’Afrique et d’Océanie affichent, quant à eux, des signatures inférieures à 30%, témoignant d’un recours plus faible aux engrais minéraux au cours de leur développement.

Vers une gestion plus juste et durable de la ressource en roches phosphatées

Cette mise en exergue de la dépendance aux engrais minéraux phosphatés interroge quant à la capacité des systèmes agricoles à s’affranchir de cette ressource non renouvelable.

Elle soulève aussi des questions d’équité entre des régions comme l’Europe de l’Ouest ou l’Amérique du Nord, ayant très tôt usé massivement des engrais, et les pays d’Afrique qui les utilisent peu.

Les premiers devront envisager des pratiques durables afin de protéger et de valoriser la fertilité des sols enrichis aux engrais minéraux de synthèse. Enfin, il conviendra de garantir une gestion plus équitable des ressources en roches phosphatées restantes, pour les diriger vers les pays qui en ont besoin et favoriser ainsi la sécurité alimentaire mondiale.

Source : Inrae

Retrouver l’étude dans son intégralité 

 

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