Des espoirs de biocontrôle pour lutter contre la fusariose des épis

Des espoirs de biocontrôle pour lutter contre la fusariose des épis. © F. Pierrel/Pixel image

On déplore souvent le fait que les grandes cultures sont peu pourvues en solutions de biocontrole. Mais une équipe de chercheurs français* a montré que la stimulation de l’immunité végétale peut permettre d’induire chez le blé un certain niveau de tolérance/résistance vis-à-vis de maladies fongiques comme la septoriose et la fusariose des épis en conditions standards. Christophe Clément, chercheur à l’université de Reims a profité des 1res biennales de l’innovation céréalière, Phloème, pour présenter les travaux le 24 janvier 2018.

Selon l’état de l’art, il existe deux façons de stimuler les défenses des plantes. D’une part, la pulvérisation d’éliciteurs (molécules naturelles non toxiques pour l’environnement), d’autre part, faire coloniser la plante par des micro-organismes antagonistes des pathogènes ciblés.

Concernant la septoriose, les travaux ont consisté à tester 14 éliciteurs (stimulateurs de défense) après inoculation d’une souche de septoriose sur 3 cultivars de blé tendre qui se différenciaient par leur niveau de résistance (sensible, moyennement sensible et résistant). Au laboratoire, certains de ces éliciteurs ont montré des efficacités de protection significatives contre la septoriose (efficacité mesurée sur les symptômes et la sporulation). Au champ, sur une année de test (à pression septoriose significative), des associations SDP et fongicides ont montré des résultats aussi encourageants.

À propos de la fusariose, les travaux se sont portés sur la sélection d’endophytes. C’est-à-dire des micro-organismes qui vivent en symbiose avec la plante. Ils ont dans un premier temps été isolés et caractérisés (prélevés à différents stades du cycle de la plante). Des tests d’antagonisme ont été effectués sur des souches de fusarium sur boîte de Pétri. Des tests ont été effectués aussi sur épis détachés. Les micro-organismes ont été co-cultivés avec des épis puis inoculés par les souches de pathogènes. Au total 86 micro-organismes ont été sélectionnés dont 59 bactéries (toutes appartenant au genre bacillus), 21 champignons filamenteux et 6 levures.  

Pour les tests d’antagonismes, les résultats montrent que, pour certains isolats, les niveaux d’inhibition peuvent atteindre 65% après 72h et jusqu’à 71% après 96h. Certaines souches de trichoderma se distinguent et atteignent un potentiel d’inhibition de 92%. Ces tests d’antibiose ont pu être confirmés sur épis détachés et certaines espèces non connues jusqu’alors comme agent de biocontrôle ont montré un potentiel très intéressant. Enfin des tests in vivo ont été conduits. Les résultats montrent des taux de protection variables selon qu’ils sont appliqués en curatif ou en préventif. Pour les meilleurs d’entre eux, la sévérité de la maladie a pu être limitée à 0,28 du témoin non traité.

Pour un déploiement à plus grande échelle, certaines étapes sont encore à franchir. Mais grâce à ces résultats les espoirs sont permis.

 

*Partenaires scientifiques et financiers du projet : Soufflet Biotechnologie, Université du littoral côte d’Opale, ISA Lille, Acolyance, l’Institut agronomique national de Tunisie, l’Institut national de la recherche agronomique du Maroc, l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II du Maroc et l’université de Reims Champagne-Ardenne.

 

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