Comment les patatiers s’acheminent vers des pommes de terre sans phyto

Bientôt des pommes de terre majoritairement produites sans phytos ?

 

Dans 10 ou 15 ans, les consommateurs pourraient trouver majoritairement des pommes de terre cultivées sans produits phytosanitaires. Lors du 3e Carrefour plants de pomme de terre organisé le 15 octobre, l’Inra et les producteurs de plants de pomme de terre expliquent pourquoi.

Bientôt une généralisation de pommes de terre sans phyto dans les rayons des enseignes ? Didier Andrivon, chercheur à l’Inrae, estime que cela pourrait arriver plus vite qu’on ne le pense, peut-être dans les dix ans à venir. C’est en tout cas ce qu’il a affirmé lors d’une conférence de presse réalisée à l’issue du 3e Carrefour plants de pomme de terre organisé le 15 octobre à Paris par Innoplant, unité mixte technologique associant la Fédération des plants de pomme de terre (FN3PT) et l’Inrae. L’innovation variétale et la résistance aux bioagresseurs et aux stress climatiques seraient les premiers leviers pour atteindre cet objectif.

Les acteurs de la filière ont conscience qu’il est nécessaire de faire évoluer le choix variétal pour répondre aux besoins des consommateurs et du changement climatique, a souligné Bernard Quéré, directeur de FN3PT. 

 

La conduite culturale pourrait évoluer également favorablement avec des innovations encore inimaginables il y a quelques années. Les capteurs, les images par drones commencent à être utilisés. La filière émet des espoirs de réduction des phytosanitaires avec l’arrivée aussi de produits de biocontrôle. Par exemple, un projet en cours étudie l’utilisation de bactéries antagonistes pour lutter contre la maladie de la jambe noire. Les essais en laboratoire et au champ paraissent prometteurs.  

Parmi les autres facteurs qui pourraient accélérer les changements dans la conduite de la culture avec peu ou pas de produits phytosanitaires figure la réglementation.

De plus en plus de substances actives sont retirées du marché, souligne Didier Andrivon.

Bernard Quéré ajoute que produire avec moins de phyto est devenu une réalité.

Les dernières analyses effectuées pour certifier les plants de pomme de terre montrent que sur les 30% d’échantillon observés, 1% des surfaces sont déjà refusées à la certification pour cause de présence de virus. Ce taux ne dépassait pas les 0,30% il y a encore quelques années lorsqu’il existait plusieurs substances actives pour lutter contre le puceron. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’une. Les mêmes difficultés se rencontrent aussi vis-à-vis de la lutte contre le taupin. Ainsi, la certification a été refusée à 16000 tonnes de plants, soit la moitié de la production bretonne, pour cause de présence de cet insecte. Les dégâts financiers sont estimés à 18 millions d’euros.  

Produire du plant sain est donc le principal levier pour soutenir la filière. Bernard Quéré affirme :

Nous demandons des dérogations en produits phytosanitaires pour produire du plant sain afin que la filière de consommation puisse proposer des pommes de terre sans intrants chimiques. 

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