Chez les agriculteurs, du concret pour préserver les ressources en eau

© NinaMalyna / Adobe Stock

Changer sa façon de travailler pour gérer l’eau. Le colloque sur l’eau et ses enjeux en Bretagne, organisé par le lycée La Touche de Ploërmel (Morbihan) et le syndicat mixte du Grand Bassin de l’Oust (SMGBO) en mars 2023, a donné la parole à des agriculteurs qui sont passés à l’action, pour qu'ils partagent leurs expériences. Trois étudiantes de BTS ont ajouté à ces témoignages les résultats d’une enquête qu’elles ont réalisée.
 

Des modifications individuelles pour une amélioration collective des ressources en eau. C’est ce qui est suggéré aux acteurs du bassin versant de l’Oust, qui s’étale sur le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine. À l’origine de ce travail au long cours, le SMGBO.

Il travaille avec les collectivités territoriales et les agriculteurs, dont certains sont venus témoigner pendant le colloque sur l’eau que le syndicat organisait avec le lycée La Touche.

 

Parmi eux, Noël Danilo est éleveur près du lac aux Ducs, qui sert de réservoir d’eau potable pour une partie du Morbihan. En 2000, il a accepté un diagnostic de ses parcelles. Il est apparu que 80 % d’entre elles présentaient un risque de transferts élevé. Suite à cela, le SMGBO lui a conseillé de créer des haies pour ralentir les flux et faire baisser ce risque. Les plantations ont été réalisées avec les élèves du lycée La Touche, dont il est le voisin.

 

Faire un travail pédagogique

Autre acteur du territoire, Stéphane Rouault. Il est éleveur laitier, maire de Guillac (Morbihan) et vice-président de Ploërmel communauté. En tant qu’élu, il a commencé par appliquer la loi Labbé sur les pesticides. Enherber le cimetière pour ne plus avoir à désherber, par exemple. Cela demande un long travail pédagogique auprès de la population.

 

«D’abord les gens râlent, puis ils ne reviennent plus en arrière, commente-t-il. Aujourd’hui, tout le monde a accepté.»

 

Autant de piste que d'individus. Désormais en retraite, Daniel Le Ruyet a été directeur de l’exploitation du lycée La Touche pendant trente-cinq ans. Il a œuvré à la création d’une retenue collinaire de 63 000 m3 pour l’irrigation des cultures légumières de l’exploitation. L’intérêt du dispositif est de ne pas prélever dans le lac aux Ducs voisin, notamment en période d’étiage.

Les jeunes, concernés aussi

Investigation lycéenne. Les élèves du lycée, futurs agriculteurs et techniciens, sont les premiers concernés par les enjeux liés à l’eau. Clémence Méheut, Annaëlle Le Bouedec et Aelig le Bourne, étudiantes de BTS agronomie production végétale, ont réalisé une enquête auprès de leurs enseignants et de leurs camarades, dont 45 % sont issus du milieu agricole. Présentés en ouverture du colloque, les résultats ont montré que les témoins interrogés avaient une bonne connaissance du sujet. Ils observent d’ailleurs les perturbations des précipitations et des réserves d’eau.

Les résultats. Concernant l’eau sur les exploitations, les deux tiers sont issus d’un puits ou d’un forage. Une pénurie de ressource en eau pourrait entraîner une diminution du cheptel dans un cas sur deux et une diminution des cultures dans 12 % des cas. Des actions sont d’ores et déjà mises en œuvre par les personnes interrogées : récupération des eaux de pluie à 58 %, choix de cultures peu exigeantes en eau dans un tiers des cas et recyclage des eaux usées dans 11 % des cas.

 

Pour autant, leurs interlocuteurs disent manquer de connaissances pour mettre en œuvre des changements et se projeter. Les modifications de pratiques sont donc, par conséquent, encore timides.

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