Campagne atypique pour la France, les autres origines en profitent

Exportations : campagne atypique pour la France, les autres origines en profitent. © Horapa-Port de Rouen

La récolte désastreuse de 2016 aura évidemment pesé sur les exportations françaises de blé. Et chez les clients historiques de la France, d’autres origines ont pris la place. Des parts de marchés qu’il va sans aucun doute falloir récupérer. À l’occasion des 8es rencontres annuelles de France Export Céréales, Yann Lebeau, responsable du bureau de Casablanca (Maroc) et Roland Guiragossian du bureau du Caire (Égypte) ont dressé un petit état des lieux de la campagne en cours.

Depuis une vingtaine d’années, la variable export (UE + pays tiers) est importante pour la France, avec en moyenne des volumes supérieurs à 15 millions de tonnes depuis 2008/2009 et un record en 2015/2016 avec 20 millions de tonnes de blé tendre exportées. Pour la campagne en cours les volumes devraient être divisés par 2, environ 10,7 millions de tonnes (selon FranceAgriMer). Cette baisse de volume est particulièrement significative vers les pays tiers (hors UE).

« Sur la campagne en cours, l’Algérie reste le premier client, elle représente 40% des volumes de blé tendre exportés, l’Afrique subsaharienne monte en puissance et représente 26% des volumes, tandis qu’au Maroc en 2015/2016 le Royaume pesait pour 19% des volumes exportés, pour la campagne en cours c’est un petit 2% », constate Yann Lebeau.

Quand le Maroc achetait près de 2,5 millions de tonnes de blé français en 2015/2016, les prévisions sur la campagne en cours sont de 300000 tonnes ! « Le Maroc a acheté du blé français en toute fin de campagne 2015/2016 en prévision d’une faible récolte locale et il a fait durer ce stock de blé français. Ensuite, en cours de campagne, les appels d’offres origine UE ont profité à la Roumanie, nous avons aussi assisté à un retour du blé américain, sans oublier aussi l’Ukraine et la Russie. Deux pays très présents sur le début de campagne », poursuit le responsable. Fin décembre, ces deux origines représentaient 58% des importations.

Concernant l’Algérie, il est intéressant de constater que l’hégémonie du blé français sur les achats de l’OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales) est en recul constant depuis ces dernières années. En 2013/2014 le blé français représentait 90% des importations, puis 70% en 2015/2016 et sur la campagne en cours, c’est 40% fin décembre 2016. Sur l’Algérie, c’est principalement les pays du nord de l’Europe qui prennent ces parts de marché, Lettonie, Pologne, Lituanie sans oublier l’Allemagne qui progresse significativement aussi.

Enfin concernant l’Afrique subsaharienne, le recul des exportations devrait être de 40%. 1,30 million de tonnes en 2015/2016 contre 0,77 pour la campagne en cours. Les principaux pays de destination sont le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Cameroun. « À la place du blé français, ces pays d’Afrique ont testé le blé russe, ils n’en avaient pas l’habitude mais ils l’ont fait, une brèche a été créée et ces parts de marché, il va falloir aller les récupérer », a conclu Robert Guiragossian.

 

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