Brexit : quelles conséquences pour l’agriculture du Royaume-Uni ?

 Brexit : quelles conséquences pour l’agriculture du Royaume-Uni ? © MasterSergeant/fotolia

J-30 avant que les sujets du Royaume-Uni se prononcent sur le maintien ou pas du pays dans l’UE. Pour tenter de mesurer les conséquences d’une sortie de l’Europe, Brexit, sur l’agriculture, le NFU (National Farmer’s Union of England and Wales) a demandé à l’université néerlandaise de Wageningen de mener une étude prospective. Il ressort que si le Royaume-Uni sortait de l’UE, les agriculteurs verraient leurs revenus baisser en moyenne de 17000 à 34000 euros/an, la variabilité se justifie par les différents scénarios proposés dans cette étude.

Dans le cas d’une sortie du Royaume-Uni de l’UE, plusieurs questions se posent. Si l’Angleterre sortait de l’UE, elle ne pourrait plus bénéficier des relations commerciales dont jouissent les États membres de l’UE. En effet, les marchandises au sein de l’UE circulent librement, sans droits de douane aux frontières, au sein des membres de l’UE.

Dans le cas d’un Brexit, quels seraient les accords commerciaux qu’entretiendrait le RU avec ses anciens partenaires européens ? Deuxième question qui se pose, en sortant de l’UE, l’Angleterre ne contribuerait plus au budget de la PAC, mais quel serait alors le niveau de soutien du gouvernement aux agriculteurs anglais ? Compensera-t-il et à quelle hauteur les aides européennes ?

Enfin on peut aussi imaginer que dans le cas d’une sortie de l’UE, l’Angleterre s’affranchisse d’un certain nombre de directives en matière d’environnement, d’usage de produits phytosanitaires imposés par l’Europe. Mais sur ce point Lucia Zitti, économiste au NFU est formelle : « Il est très peu probable que dans le cas d’une sortie de l’UE, le gouvernement britannique décide d’abaisser ses normes, l’UE va rester le principal débouché commercial pour la Grande-Bretagne, il va falloir qu’elle continue de produire selon les normes exigées et exigibles par les pays de l’UE ».

Environ 30% des produits importés des pays tiers font l’objet d’accords particuliers négociés via l’UE. C’est le cas notamment pour les importations d’ovins. © Kernowpjm/Fotolia

Des relations commerciales privilégiées avec l’UE

60 à 65% des exportations anglaises sont à destination des pays membres de l’UE et 70% des importations se font en provenance de l’Europe. Donc l’UE reste le principal partenaire économique de l’Angleterre.

Par ailleurs, environ 30% des produits importés des pays tiers font l’objet d’accords particuliers négociés via l’UE. C’est le cas notamment pour les importations d’ovins, de sucre et de volailles négociés sans droits de douane. Par ailleurs, il faut avoir en tête que l’UE applique sur ses importations (hors UE) un tarif douanier commun, il est en moyenne de 12,2 % ad valorem sur les produits agricoles, mais il peut varier grandement en fonction de la sensibilité du produit (vin, fromage…).

Sur le plan des échanges, trois scénarios sont étudiés avec des niveaux d’accords plus ou moins aboutis voire inexistants avec l’Europe. Dans tous les cas, cela conduirait à ce que la politique agricole de l’Angleterre devienne plus protectionniste qu’elle ne l’était à l’ère de l’UE. Pour les trois scénarios étudiés, les prix à la production seraient en hausse, à cause notamment des coûts d’importation plus élevés. Ce qui aurait une conséquence négative pour le consommateur anglais.

 

Les exploitations anglaises moins viables

© Fabioberti.it/Fotolia
Concernant les revenus agricoles, pour l’ensemble des scénarios étudiés, le critère discriminant est celui du maintien ou non du niveau des aides agricoles décidé par le gouvernement. Au plus le système se libéralise et au plus le niveau des aides diminue, au plus l’impact sur le revenu sera négatif, en particulier pour les productions céréalières et animales (bovin et ovin). L’étude précise que ce sont en effet des filières très dépendantes des aides à la production. Ainsi l’étude conclut que la combinaison d’un système plus libéral sur les marchés conjugué à une diminution des soutiens conduirait à faire perdre de la viabilité aux exploitations agricoles. En revanche concernant le secteur horticole, il aurait visiblement tout à gagner à une sortie du Royaume-Uni de l’UE.

Enfin l’étude précise aussi que certains éléments ne sont pas considérés dans ce travail de prospective, notamment la disponibilité de la main-d’œuvre étrangère, le coût des terres et enfin la parité livre sterling/euro. Dans le cas d’une sortie d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ce sont des éléments importants à considérer. 

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