Le mercredi 20 mai, la nouvelle Commission européenne a présenté sa nouvelle feuille de route à propos de l’agriculture et de la biodiversité. Les chiffres annoncés risquent de faire date. Ces mesures s’inscrivent dans le volet agriculture et biodiversité du vaste projet du Pacte vert (Green new deal). Les réactions ne se sont pas fait attendre.
Dans cette feuille de route, Bruxelles annonce ses intentions, une baisse de 50% des risques et usages des pesticides d’ici 2030, une baisse de 20% de l’utilisation des engrais, ainsi qu’une augmentation des surfaces en bio. Les intentions sont portées à 25% de la SAU en bio contre 8% aujourd’hui et à 10% pour les surfaces dites de haute diversité.
Le syndicat des jeunes agriculteurs européens (Ceja) considère que cette proposition sous-estime le rôle des agriculteurs et des nouvelles générations dans l’avenir des systèmes alimentaires. De son côté, le 1er syndicat français d’agriculteurs, la FNSEA, pointe «les incohérences, derrière les bonnes intentions générales de bon sens». En effet dans son communiqué la FNSEA précise que «ces propositions vont conduire l’agriculture européenne dans une impasse et qu’aucune leçon n’a été tirée de la crise sanitaire du Covid-19». La puissante fédération regrette cette vision «décroissante» qui conduira à augmenter les importations.
Du côté de l’association Générations futures, on formule des reproches aussi dont celui de ne pas aller plus loin en engageant l’Europe vers une sortie définitive de l’usage des pesticides.
Enfin, pour Éric Andrieu, eurodéputé socialiste en charge de l’Environnement et de la Santé, de l’Agriculture et de la Ruralité, les commentaires sont plus mesurés. Il déclare en effet qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction. «L’Union européenne n’a pas cédé aux sirènes des lobbys des multinationales et des partis conservateurs.» Mais il prévient toutefois que ces objectifs seront atteignables si et seulement si une réforme profonde de la Pac est engagée en parallèle.
