3 ans et le moment d’un premier bilan pour Syppre

La plateforme Syppre en terres de craies de champagne sur le site de Terrasolis dans la Marne. Crédit Photo : Terrasolis

Après trois campagnes de systèmes innovants sur les cinq plateformes du projet Syppre, tous les voyants sont loin d’être au vert. Le chemin est encore long pour que les systèmes innovants soient performants sur tous les plans.

« Globalement, les systèmes innovants améliorent les performances techniques et environnementales, peut-on lire dans le dossier de presse de l’action Syppre à mi-parcours. Certains objectifs de réduction des intrants sont même atteints : pour 4 systèmes innovants (Picardie, Champagne, Berry, Béarn T3), la quantité d’azote minérale apportée est réduite en moyenne de plus de 20 % et, sur 3 de ces systèmes (Champagne, Berry, Béarn T3), les émissions de gaz à effet de serre le sont de plus de 20 %. L’IFT est réduit de 50 % par rapport à la référence régionale en Picardie. »

Présentation des cinq plateformes Syppre. Crédit : Terres Inovia

Des difficultés à atteindre des objectifs environnementaux là où les cultures historiques étaient peu gourmandes

Bien évidemment, des difficultés existent. Sur deux systèmes innovants, Lauragais et Béarn, l’IFT n’est pas réduit par rapport à la référence, mais au contraire revu à la hausse. La diversification des cultures a conduit à des augmentations de l’IFT en comparaison du système témoin basé historiquement sur des cultures peu consommatrices en intrants (tournesol, maïs). Dans le Lauragais, la réduction du travail du sol couplée à l’introduction de couverts végétaux, ne permet pas de réduire l’usage des herbicides. Par contre, le système de culture innovant améliore le stockage de carbone dans le sol.

Pas forcément d’antagonisme entre performances environnementales et économiques

Qui dit stockage de carbone ne signifie pas forcément performance technique et économique. D’ailleurs, les systèmes innovants ne permettent pas, dans l’état actuel des choses, d’atteindre les objectifs de productivité et de rentabilité visés. Mais les acteurs de projet Syppre précisent que « ce n’est pas nécessairement la bonne performance environnementale qui explique la mauvaise performance en termes économiques et de productivité ».

Ils ajoutent : « La diversification de la rotation entraîne une diminution de la part des cultures historiques dans le nouvel assolement, qui peut impacter la productivité ou la rentabilité du système de culture. » C’est le cas en Picardie avec la diminution de la surface en pomme de terre. Aussi faut-il prendre en compte le risque lié à l’adoption de techniques aux résultats encore aléatoires (ex. implantation de la pomme de terre et de la betterave en non-labour en Picardie), à l’apprentissage de nouvelles cultures et à la mise en place de stratégies qui s'avèrent non satisfaisantes (ex. choix du maïs dans le Berry alors que les étés ont été particulièrement sec sur la période). Toutefois, l’intérêt du projet est bien de prendre des risques à la place des agriculteurs…

Premiers résultats chiffrés du projet Syppre à mi-parcours. Crédit : Terres Inovia

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