"Vendez le blé, stockez le maïs"

À ce jour, au moins 3 000 agriculteurs auraient un compte Matif en activité, et 15 000 utiliseraient des cotations Matif avec leurs OS. Un constat qui fait réagir Renaud de Kerpoisson, PDG d’ODA (Offre et demande Agricole) : "l’agriculteur français est le meilleur du monde dans la gestion du risque de rendement… mais  il a oublié d’être le meilleur du monde en gestion du risque de prix." La formation est nécessaire, même si l’agriculteur délègue sa commercialisation à son organisme stockeur, car "dans tous les cas, il faut comprendre le risque".

Aussi, il illustre son propos en prenant l’exemple du maïs, qui connaît des baisses prévisionnelles de semis d’environ 8 % : "On peut faire gagner 80€/ha à l’agriculteur, soit 10€/t, même dans une année difficile comme aujourd’hui. À échéance juin, le maïs est à 156€/t. En novembre, il est à 167€/t : il faut stocker, et vendre plutôt le blé, qui lui est stable, entre 186 et 187 €/t à ces échéances. Si vous êtes agriculteur, ne rentrez pas vos blés car ils vous seront payés le même prix, et gardez vos stocks de maïs, indique Renaud de Kerpoisson.

Et compte tenu de l’année, stocks record, cours bas, on peut se poser la question suivante: faut-il semer ? "Mon point de vue c’est qu’il n’y a pas assez de maïs", indique le PDG, qui cite plusieurs raisons : les Ukrainiens connaissent une dévaluation de leur monnaie, ce qui fait grimper les coûts des engrais et des autres produits d’importation ; en parallèle, les USA et l’Europe ont connu des récoltes exceptionnelles l’an dernier, et si on reste sur des surfaces identiques et des rendements prévisionnels plus classiques, la production baissera ; enfin, le soja reste plus compétitif que le maïs. Ainsi, le monde s’apprête à produire 20 Mt de moins. Côté consommation, le marché a besoin de 16 à 18 Mt supplémentaires. ODA estime ainsi que "les stocks de fin, dans un an, perdront 20 Mt, et ce sans incidents climatiques", gage de tension sur le marché du maïs. "Il n’est pas encore trop tard pour réagir ! rappelle le PDG. Le marché du maïs est en train de se tendre. 2015 est fragile, et mérite une prime de risque."

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