Un stock mondial pas si abondant ?

« Nous sommes passés d’un marché d’offre à un marché de demande », soulignera Didier Nedelec, directeur général d’ODA, durant tout le mois de septembre à l’occasion des journées ODA. Le 15 septembre, l’équipe d’ODA faisait étape à La Chaussée-sur-Marne, près de Châlons-en-Champagne.

ODA pense que nous avons basculé dans un marché de demande pour deux raisons. La première étant que la consommation mondiale de grain va continuer à croître durant toute la campagne et que celle-ci est déjà sous-estimée. L’autre argument prend en compte les stocks mondiaux de grains de fin de campagne qui ne devraient pas être si importants qu’ils peuvent le laisser paraître pour l’instant. Ceci pour deux raisons selon Didier Nedelec :

La moitié des stocks mondiaux de céréales se situent en Chine. Or, nous ne connaissons pas la part de ce stock mobilisable par les marchés et encore moins sa qualité. Pour ce qui est de la Russie qui affiche une production record cette année avec près de 70 millions de tonnes de blé, elle pourra difficilement en exporter plus de 30 millions de tonnes sur la campagne en raison notamment de la demande intérieure et de problématiques logistiques.

Dès lors, le marché des céréales ne sera pas si abondamment fourni que ce que l’on était en droit d’imaginer. Concernant les exportations européennes, elles sont relativement bonnes pour l’instant. La délivrance de certificats d’exportation suit le même rythme que l’année passée malgré une récolte amputée de 20 millions de tonnes. Ce rythme risque donc de baisser par la suite. Concernant les importations européennes, elles devraient atteindre le niveau le plus important jamais vu en colza avec près de 4 millions de tonnes. Les 14 millions de tonnes de maïs qui seront importées le seront après le mois de mars et la récolte des pays de l’hémisphère Sud.

 

Le stockage correctement rémunéré

Pour ce qui est de la récolte européenne et particulièrement celle de la France, nul besoin de rappeler qu’elle est historiquement faible avec des qualités très hétérogènes. Compte tenu de ce critère, le prix de base des denrées achetées est très variable d’une région à l’autre. À ce titre, Didier Nedelec, encourage les agriculteurs stockeurs à échantillonner chacun de leurs lots :

Le marché est actuellement en train de s’organiser autour des qualités présentes sur le territoire et notamment par rapport aux poids spécifiques. Il semble que les meuniers auront besoin de 5 à 10% de volumes supplémentaires de blé pour produire la même quantité de farine. Il faut donc être un peu patient. En attendant, il est essentiel d’échantillonner les lots présents sur la ferme pour connaître précisément la qualité disponible. Ceci dans l’optique de vendre sa marchandise à sa juste valeur et surtout de s’assurer de la compatibilité de cette dernière avec les exigences des contrats signés.

Un stock mondial pas si abondant ? © N. Tiers/Pixel image

 

Patients, cette année les stockeurs peuvent l’être. Le stockage est correctement rémunéré compte tenu de la situation selon les équipes d’ODA :

Avec une récolte si faible, on pourrait s’attendre à ce que le stockage ne soit pas valorisé comme la plupart des silos sont à moitié vides. Cette année ce n’est pas le cas, il est même plutôt bien rémunéré. Le stockage de grain entre décembre 2016 et mai 2017 est rémunéré 8 euros/t à l’heure actuelle.

 

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