Dans l’Hexagone, le marché du bio ne représente que 6,4 % des dépenses alimentaires des Français à domicile. Mais l’ensemble des acteurs étendent leurs réseaux.
Certes, la reprise de Bio c’Bon par Carrefour a mis un terme à plusieurs semaines de suspense, permettant au passage au groupe de conforter son rang de numéro un du bio en France. Mais elle illustre surtout la bataille pour le leadership qui fait rage sur le marché.
Il est vrai que le bio bénéficie de puissants moteurs, comme la volonté des Français de consommer des aliments meilleurs pour leur santé. Sauf que la crise est passée par là et, avec elle, ses impacts négatifs sur le pouvoir d’achat ainsi que sur le consentement des ménages à payer un surprix estimé à 70 % par rapport aux produits alimentaires conventionnels. Le dynamisme du marché alimentaire bio va donc s’essouffler. L’exercice 2020 va ainsi s’achever sur une croissance inférieure à 10 % (contre 13,4 % en 2019 et près de 16 % en 2018) annonce Xerfi le 6 novembre.
L’ampleur de la décélération va dépendre des stratégies des distributeurs. Les experts de Xerfi Precepta ont élaboré deux scénarios. Le scénario bas, qui repose sur l’hypothèse que les acteurs acceptent un ralentissement prononcé et prolongé de leurs ventes, prévoit un rythme de croissance divisé par deux par rapport à la période 2015-2020, à 6,5 % par an en moyenne entre 2021 et 2023. Dans le scénario haut, les distributeurs refusent la décélération et redoublent d’efforts pour conquérir de nouveaux clients. La progression du marché avoisine alors les 8 % par an en moyenne pour s’établir à 15,6 milliards d’euros en fin de période. Le plus probable semble toutefois que les acteurs mettent tout en œuvre, à commencer par une guerre des prix, pour soutenir la hausse de leurs ventes.
