"Quand la Chine éternue, le monde s'enrhume"

Renaud de Kerpoisson, président directeur général d’Offre et demande agricole (ODA) persiste et signe : « Réussir dans les marchés est désormais un facteur clé de succès pour les chefs d’entreprises agricoles afin d’améliorer la viabilité et la rentabilité des structures », et encore plus dans un contexte de marchés qui se complexifie. « La campagne 2014-2015 met particulièrement en avant les avantages d’une bonne lecture des marchés financiers », poursuit le président.

C’est le message qu’ODA veut faire passer à l’occasion de son tour de France à la rencontre des agriculteurs déjà convaincus ou à convaincre. L’occasion aussi de brosser le contexte du moment. Malgré les plans de relance opérés, dévaluation du dollar, puis de l’euro et enfin du Yuan, la croissance mondiale stagne et l’économie mondiale reste morose. « Concernant l’agriculture, il y a eu deux gros catalyseurs de la crise actuelle, les annonces en juillet du FMI qui baissait de 0,6 point ses prévisions de croissance mondiale et la Chine et son "lundi noir" le 24 août dernier », détaille Didier Nedelec, directeur général d’ODA. « Et quand la Chine éternue, le monde s’enrhume », résume Olivier de la Bouverie, consultant ODA.

 

Un pétrole sous pression

Pour rappel, le baril de pétrole cotait 107 dollars en juillet 2014, 57 dollars en juillet 2015 et ce 22 septembre il flirte avec les 46 dollars. Une dégringolade justifiée par le maintien des volumes de production par les pays de l’OPEP, alors que la demande est moribonde dans un contexte économique incertain. Pour Didier Nedelec, le dossier « pétrole » est un dossier très politique, « c’est de la géostratégie de haut niveau et cela pèse sur nos matières premières agricoles. Mais une chose est sûre, le fameux peak oil n’est plus d’actualité. La recherche a fait de tels progrès que la pénurie d’or noir ne fait plus partie des perspectives. » Peut-être qu’une prochaine réunion des pays de l’Opep attendue pour décembre pourrait changer la donne ?

Le marché vous dit « stocker »

« Quand les prix sont bas, la tendance générale des agriculteurs du monde entier, c’est de baisser les emblavements et de limiter les investissements », assure Didier Nedelec. Certes les fondamentaux sont lourds, mais si l’on regarde du côté de notre principal concurrent qu’est la Russie en blé, il faut bien se rendre compte que le pays est dans une situation économique dramatique. Et si l’on en croit les dernières rumeurs, « les autorités russes auraient été obligées de déclarer des volumes de production supérieurs à la réalité », indique Renaud de Kerpoisson. « Ce n'est pas un concurrent très fiable, les chargeurs ne veulent pas prendre de risques », complète Didier Nedelec. Pour le moment le marché vous dit de « stocker », assure Renaud de Kerpoisson avant de conclure « il faut introduire les outils financiers dans vos boîtes à outils, l’outil marché à terme est le plus efficace pour se protéger. La technique de marché peut vous apporter un plus. Ce n’est pas compliqué à appréhender, mais il faut se former et s’y mettre ». 

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