Les marchés agricoles donnent des premiers signes de fébrilité

Après quelques jours de pause, l’activité reprend sur les marchés des commodités. Pour cette deuxième séance de l’année, les marchés européens de céréales ont enregistré une baisse très significative. La tonne de blé et de maïs échéance mars 2023 a respectivement terminé la journée en baisse de 6,25 euros et 3,50 euros. Les analystes mettent en avant le défaut de compétitivité de l’origine européenne par rapport à l’origine mer Noire.

Toutefois, chacun s’accorde à dire qu’il faut, dans le contexte actuel, s’attendre à une volatilité exacerbée sur les marchés, c’est-à-dire des marchés marqués par une forte ampleur des cours, ce qui signifie pour les investisseurs des possibilités plus importantes de gains, mais aussi de pertes. La situation en Ukraine reste le principal driver sur les marchés agricoles. La guerre entre les deux puissances agricoles contribue à soutenir les cours et attise l’inflation sur le prix des intrants. Le ralentissement de l’économie mondiale est aussi une source d’inquiétude forte puisqu’elle rime avec baisse de la consommation en tous genres.

Autre élément à considérer, le weather market ! La sécheresse reste d’actualité sur le continent sud-américain malgré les précipitations observées en Argentine. Elles sont loin d’être suffisantes pour combler la perte de potentiel d’ores et déjà actée. Dans l’hémisphère Nord, les conditions météorologiques sont plutôt clémentes et (trop ?) douces. Mais la campagne est loin d’être terminée. D’autre part, si la hausse des prix des intrants azotés n’a eu que peu de répercussion sur les récoltes 2022, grâce à une couverture à l’achat précoce des acteurs, la donne pourrait être différente pour les récoltes à venir. Comprendre que les conséquences à long terme de cette explosion des prix pourraient commencer à avoir de réelles répercussions sur le terrain.