À mesure que les marchés financiers dévissent, ceux des matières premières poursuivent leur ascension. Il n’aura échappé à personne que le litre d'essence a passé la barre des 2 euros, stigmate de l’envolée du baril de pétrole. Le baril origine mer du Nord frôle les 140 dollars en ce début de semaine. Américains et Européens commencent à aborder l’épineuse question de sanctionner le pétrole et le gaz russes, jusque-là épargnés. D’ores et déjà, les acheteurs se détournent de cette origine en solidarité à l’Ukraine. Le ministre ukrainien des Affaires Étrangères a d’ailleurs déclaré que "le pétrole et le gaz russes avaient l’odeur du sang ukrainien".
Du côté des grains, les prix battent aussi tous les records et l’inquiétude grandit au sein des pays importateurs qui dépendent de l’origine mer Noire. L’inflation sur les prix fait craindre le pire sur les marchés locaux, la situation fait planer le risque de l'insécurité alimentaire dans de nombreuses régions du monde. Nous retiendrons aussi les déclarations du ministre chinois de l’Agriculture, qui parle de la "pire récolte de l’histoire" concernant le blé. Chez le plus gros producteur mondial de blé, les difficultés liées à la météo ont entraîné un retard des semis. Cela concerne plus d’un tiers des surfaces du pays. Au Maghreb, et notamment au Maroc, la sécheresse fait aussi craindre le pire. Une situation d’autant plus inquiétante que, début février, le cabinet Agritel estimait les stocks cumulés chez les principaux pays producteurs à 48 millions de tonnes, un plus bas depuis 2007-2008.
Du côté du conflit entre l’Ukraine et la Russie, c’est désormais la ville d’Odessa qui est dans le viseur du Kremlin. Cette ville d’un million d’habitants est le principal port ukrainien sur la mer Noire, à quelques kilomètres de la frontière moldave.
