Le blé français à la conquête des VIP

En_asie_du_sud-est_le_riz_tant_en_production_quen_consommation_reste_la_cereale_preferee_des_pays_composants_cette_zone ©harvepino_stock_adobe

En Asie du Sud-Est, le riz, tant en production qu’en consommation, reste la céréale préférée des pays composants cette zone. Pour autant, la consommation de blé progresse. L’Indonésie est devenue le premier importateur de blé mondial, et certains voient déjà cette zone comme un eldorado pour les exportations de blé. Traditionnellement, l’Australie truste ce marché, et d’autres, comme les pays de la mer Noire, pour du blé fourrager. Alors faut-il élaborer des stratégies de conquêtes ? A-t-on besoin à moyen et long termes de ce marché prometteur ? Doit-on faire les yeux doux aux VIP (Vietnam, Indonésie et Philippines) et se lancer sur la piste aux étoiles ? Alors, est-ce judicieux pour nos filières de lorgner à plus de 7000 miles de Rouen ? La question est posée.

Pour le compte de FranceAgriMer, le cabinet Agrex Consulting a été missionné pour mener une étude sur cette zone. Cette étude a été publiée en 2019, et apporte un éclairage sur la caractérisation de leurs besoins et les éventuelles opportunités pour la France.

L’Indonésie importe plus de 10 millions de tonnes de blé, principalement en provenance de l’Australie, du Canada et des États-Unis. Depuis 2015, les importations se sont ouvertes aux origines ukrainiennes et russes, qui semblent progresser d’année en année, observent les auteurs de l’étude. Du côté des Philippines, si les volumes importés sont inférieurs à ceux de l’Indonésie, ils progressent avec des origines assez identiques et la percée des pays de la mer Noire depuis quelques années notamment pour le blé fourrager. L’étude précise qu’en 2017, 70% des blé fourrager avaient l’Ukraine et la Russie comme origines. Enfin, si on regarde du côté du Vietnam, il se distingue par des importations essentiellement de blé fourrager.

Là encore, si l’Australie dominait les débats comme principale origine, elle n’est présente désormais qu’à hauteur de 22% des parts de marché en 2017: "La signature de l’accord eurasiatique a contribué à ouvrir le marché aux blés fourragers aux Russes", précise l’étude.  

Mais pour Pierre Lipatoff, directeur général d’InVivo Trading, sur les marchés mondiaux, priorité au pragmatisme: "Pour des questions de rapidité de transport et de coûts, les flux sont avant tout régionaux, et plus le fret est cher, plus cette dimension régionale est importante. Certes, chaque année, les cartes sont rebattues en fonction des niveaux de productions chez les grands exportateurs, mais sur cette région du monde, la logique ne va pas dans le sens du blé en provenance d’Europe et de France en particulier. Je dirais même que si l’on avait besoin d’aller vendre du blé en Indonésie, ce serait pour écouler un gros surplus de production."

Pour Pierre Lipatoff, il faut prioriser les marchés qui valorisent la qualité et ne pas chercher à faire du volume à tout prix.

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Cultivar Leaders n°116 - novembre-décembre 2021

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