Lors du dernier congrès du Syndicat des négociants Centre-Atlantique (Naca), organisé à Poitiers le 3 mai dernier en présence de 350 personnes, Li Zhaoyu, responsable du bureau de Pékin de France export céréales, a développé sa vision des opportunités sur le marché chinois des céréales :
La production céréalière chinoise est de 600 millions de t/an, avec 130 Mt de blé, 210 Mt de riz et 257 Mt de maïs. Mais chaque année, environ 800 000 ha de terres agricoles sont perdus par l’urbanisation, et ce chiffre est sûrement sous-estimé. La Chine importe chaque année 3 Mt de blé biscuitier et de force, du Canada, d’Australie et des États-Unis, mais aussi du Kazakhstan, de Russie et de plus en plus d’Ukraine, où la Chine loue des terres suite au conflit avec les USA et le Canada.
Environ 5 Mt de riz, 5 Mt de maïs et 7-8 Mt d’orge sont aussi importées, ainsi que du soja pour 97 Mt ! La Chine visait l’autosuffisance en blé et en riz, mais, en 2013, le gouvernement visait à moyen terme une autosuffisance de 90 % pour les céréales de base. Au-delà de 2023, l’autosuffisance chinoise reculerait encore, pour se situer à 80 à 85 % en blé-maïs-riz.
La Chine est de plus en plus déficitaire en maïs et en importera davantage sur le marché mondial d’ici deux à trois ans, juge Li Zhaoyu. Les habitudes alimentaires des chinois évoluent, en lien l’urbanisation et l’élévation du niveau de vie, avec une hausse de consommation de blé (pain, gâteaux) et un recul du riz.
Au total, les importations représentent une quantité de 139 Mt, soit l’équivalent de la production de 69 M ha, or la Chine ne dispose actuellement que d’une surface agricole de 110 Mha. "Ces éléments montrent que la Chine n’est pas près d’équilibrer son bilan offre et demande en produits agricoles, ce qui crée des opportunités pour les exportateurs comme la France", a précisé Li Zhaoyu.
