Euro et mer Noire : drivers à suivre

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« Pour cette fin de campagne, ce sont les éléments de lourdeurs, craints depuis le début de campagne, qui reviennent et pèsent sur les marchés, note Patrick Bodié, responsable national « Mes m@rchés » basé à la chambre d’agriculture de l’Aube. L’euro a repris un peu de couleur face au billet vert ce qui réduit notre avantage compétitif à l’export, et nos acheteurs traditionnels qui ont beaucoup acheté, sont plutôt rassurés sur la campagne à venir », justifie-t-il.

Alors, début mai, la dynamique à l’export continue d’être une réalité (près de 600000 tonnes de certificats à l’export en blé tendre, délivrés à Bruxelles pour la dernière semaine d’avril contre 450000 t à la même date en 2014), mais tout laisse penser que cette dynamique va se ralentir dans les semaines à venir. D’ailleurs, Sénalia a indiqué au début du mois de mai vouloir limiter l’entrée dans ses silos portuaires. « Ils sont dans une logique d’anticipation avant d’aborder la prochaine récolte », précise Patrick Bodié.

Autre signal, le cas du Maroc qui a décidé d’élever le taux de la taxe à l’importation à 75% contre 17,5% jusqu’alors. Objectif pour le royaume: protéger la production locale alors que la future récolte se profile et que les perspectives semblent très bonnes. Dans cette configuration le maïs suit la même tendance. « Et les éléments dont nous disposons ont du mal à redonner des ailes au maïs : les semis aux USA progressent très rapidement, les craintes d’accident climatique à cette période du cycle s’éloignent, prochaine étape susceptible d’impacter la production finale maïs, la floraison », précise le responsable.

Euro et mer Noire ?

« Où trouver des raisons d’espérer pour les mois à venir ? », s’interroge Patrick Bodié. Pour l’heure, les estimations du CIC anticipent un recul des productions 2015/2016 en céréales « mais il faut aussi que la consommation reste soutenue car les blés de petite qualité ont été attractifs en 2014/2015 ». Toutefois deux drivers importants sont et seront à surveiller dans les mois à venir. L’euro d’une part, « l’équilibre des monnaies sera une des clefs de la compétitivité des matières premières européenne, il nous a été très favorable sur la campagne qui s’achève ». Et comme facteurs d’équilibres : citons la Grèce, les perspectives économiques moins moroses à l’échelle de l’UE mais aussi les éléments publiés quant à l’économie américaine.

Autre interrogation, la mer Noire : sa compétitivité est déjà affichée dans les prix et l’on attend beaucoup les décisions russes quant à l’allégement de la taxe à l’export. « Visiblement, les autorités russes envisagent un mécanisme flottant plutôt que la levée du mécanisme actuel des taxes. C’est un moyen de pilotage qui, avec des perspectives de production améliorées sur le bassin de la mer Noire, peut devenir très agressif sur les marchés: volume, plus encore avec des taxes faibles voire nulles ! », conclut Patrick Bodié.

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