Ces dernières années, les agriculteurs stockant à la ferme sont toujours plus nombreux. Certains pour saisir des opportunités de marchés, d’autres sont incités par leurs organismes stockeurs ou encore obligés en l’absence de point de collecte à proximité. Autant de situations qui rendent compte d’impondérables économiques et logistiques.
"En cinq ans, les volumes stockés à la ferme par nos agriculteurs-coopérateurs ont doublé, indique Jean-Luc Jonet, directeur général de la coopérative Vivescia, qui accompagne depuis quelques années l’augmentation du stockage à la ferme. Pour la récolte 2020, les volumes stockés à la ferme représentent un tiers de la collecte de Vivescia. Soit 1 million de tonnes, dont la majorité en stockage long." Le directeur de la coopérative explique que Vivescia a engagé les moyens nécessaires : "Nous proposons deux niveaux de rémunération. Un premier pour les stockages courts – de la moisson à mi-décembre – à hauteur de 8 euros/t et un second pour les stockages longs de 17 euros/t pour les livraisons de janvier à avril." Un dernier chiffre très proche de celui mis en évidence par la filière céréalière lors des États généraux de l’alimentation qui avançait qu’une optimisation de sa chaîne logistique pouvait contribuer à faire gagner environ 15 euros/tonne.
Par ailleurs, l’étude d’évaluation des coûts de la chaîne logistique de la filière céréalière française réalisée par les cabinets Ceresco et Systra pour le compte de FranceAgriMer et Intercéréales, a mis en évidence que l’une des principales motivations des agriculteurs stockeurs est l’intérêt économique de la pratique à travers les primes de stockage et les opportunités de mise en marchés.
"En tendance, le revenu des agriculteurs céréaliers et polyculteurs-éleveurs baisse, souligne Jean-Luc Jonet. Se réapproprier le stockage de leurs productions est, pour eux, un moyen de capter une valeur ajoutée complémentaire."
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