Des parcelles à la planète

À l’occasion de la conférence régionale « Forum for the future of Agriculture » (FFA) qui se tenait à Reims le 25 janvier 2017, Sébastien Abis, directeur du Club Demeter, faisait un constat simple :

Si on observe une décélération dans certains pays, la population mondiale est très loin de stagner. La démographie planétaire ne cesse d’augmenter. L’équation alimentaire est donc simple, les rendements doivent continuer de croître et les échanges commerciaux indéniablement aussi.

Le directeur du Club Demeter en veut pour preuve les impacts du changement climatique. Les régions souffrant le plus des effets du changement climatique actuellement sont celles dont la production risque de ne pas beaucoup évoluer. Au mieux, elles gaspilleront moins. A contrario, les régions moins impactées ont sans doute encore la capacité de produire plus alors que leur population a tendance à peu évoluer.

L’agriculture, une arme

Au-delà du changement climatique, l’agriculture est un véritable levier de stabilité géopolitique pense Sébastien Abis :

L’agriculture de tous les pays doit œuvrer pour cette stabilité. L’opportunité des débouchés locaux ne doit pas empêcher une vision mondiale.

Charge alors à la politique d’affirmer ses priorités. Michel Portier, directeur général d’Agritel, exprime sa vision de la problématique agricole :

Compte tenu des cours mondiaux, il n’y a pour ainsi dire que les producteurs de la Mer Noire qui dégagent de l’argent avec les productions végétales actuellement. Même les farmers américains produisent à perte. Leur prix de vente est inférieur à leur coût de production. Cependant, le Farm Bill affiche une volonté politique de soutenir son agriculture. Demande-t-on à l’armée d’être rentable ? Elle est uniquement un coût pour notre sécurité ! De la même manière, la sécurité alimentaire se paie. Sans quoi le risque est une baisse de la production mondiale.

Une évolution des flux

Michel Portier ne croit toutefois pas beaucoup à cette hypothèse. Sébastien Abis non plus d’ailleurs. Le risque de voir les volumes baisser est infime que ce soit à cause des prix, de l’instabilité politique ou du changement politique :

Le plus probable est une évolution des flux de matières premières. La cartographie agricole va changer.

Marches : des parcelles à la planète. © B. Lecocq/Pixel image

Le changement climatique va notamment être en cause d’après Michel Portier :

Certains pays risquent d’en pâtir et d’autres en profiteront comme la Russie pour laquelle le réchauffement climatique libère toujours plus de terres arables.

La France devrait toutefois rester un acteur majeur pour plusieurs raisons selon le directeur général d’Agritel :

Son climat tempéré, la structuration de ses filières et la qualité de ses acteurs sont des avantages certains. La logistique, avec un coût de fobbing de l’ordre de 5 dollars/tonne, reste meilleure que celle des pays de la Mer Noire qui est plus proche de 15 dollars/tonne. Cela étant dit, ces pays sont en pleine optimisation de leurs outils logistiques et devraient rattraper rapidement leur retard. Il est essentiel pour nous de gagner en compétitivité !

Qui dit gagner en compétitivité dit innover. Mais l’innovation prend du temps. Il faut souvent compter une dizaine d’années pour que celle-ci porte ses fruits.

Marchés agricoles

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15