Le transport de céréales à travers le monde se fait essentiellement grâce à des panamax, expliquait Cyrille Coutansais, directeur de recherches du centre d’études stratégiques de la marine à l’occasion du Paris Grain Day qui avait lieu au début du mois. La question du changement climatique intéresse évidemment les opérateurs du transport maritime. En effet, depuis le 1er janvier 2020, déjà tous les armateurs et compagnies maritimes doivent « rouler » plus propre, avec un carburant contenant au maximum 0,5% de soufre contre 3,5% auparavant.
Et d’ici 2050 ? L’objectif est de diviser par 2 les émissions de CO2 , qu’est-ce que cela va impliquer ? « Les navires avec batteries, ce n’est pas pour tout de suite, donc soit les armateurs paieront des amendes, soit la vitesse des navires va décroître, ce qui se traduira par plus de jours en mer. On peut aussi envisager l’installation de pots catalytiques, mais cela suppose de mettre les navires en chantier pour trois ou quatre mois, et il n’y a pas une surcapacité de panamax aujourd’hui. Enfin, la propulsion au GNL est possible, mais le surcoût est de 30% », détaille le spécialiste.
À la question de nouvelles routes maritimes qui s’ouvriraient grâce au changement climatique, Cyrille Coutansais parle « d’un mythe ». Passer par le nord de la Russie, ce ne sera jamais une voie majeure pour les porte-conteneurs ou les panamax, parce qu’ils déchargent ou chargent de la marchandise dans différents ports.
Mais une réalité directe liée au changement climatique, c’est la baisse du niveau des eaux dans le canal du Panama. Les autorités ont dû réduire le trafic quotidien. « Imaginez que l’on ne puisse plus passer par le canal, cela va être compliqué et surtout beaucoup plus long de faire le tour », affirme le spécialiste avant de préciser que les Chinois avaient déjà des projets de construction de canaux au Guatemala et au Nicaragua.
