Les populations d’insectes ravageurs du colza régulées naturellement

Pour lutter contre les ravageurs du colza, plusieurs leviers sont envisageables dont l’installation de couverts végétaux attractifs et de bandes fleuries. Crédit: Tomasz/Adobe Stock

Dans le cadre du projet R2D2, Terres Inovia accompagne des agriculteurs du plateau de Bourgogne à la mise en place de leviers opérationnels et scientifiques pour gérer et réguler naturellement les populations d’insectes nuisibles. Le principe repose sur le suivi des évolutions des auxiliaires et des ravageurs à travers la pratique de différentes techniques consistant à obtenir un colza robuste  dès l’automne ou à rendre le milieu défavorable aux ravageurs et bénéfique aux auxiliaires.

Terres Inovia s’intéresse particulièrement à la régulation naturelle des ravageurs du colza grâce aux hyménoptères parasitoïdes (mini-guêpes). Ces auxiliaires ont pour particularité de pondre dans les larves de grosses altises présentes dans la plante et de s’en nourrir au moment où elles tombent sur le sol pour réaliser leur nymphose. Ainsi, ils agissent sur la dynamique populationnelle des ravageurs. Leur préservation est donc essentielle et est favorisée par la combinaison de plusieurs leviers à l’échelle du territoire.

Attirer pour mieux repousser

Dans la lutte contre la grosse altise du colza, la stratégie Push and Pull fait ses preuves. Le principe consiste à détourner ce ravageur de la culture en installant une interculture à base de crucifères au moins aussi attractives que le colza.

Le radis chinois ou la navette sont les meilleures candidates, plus attrayantes que la caméline ou la moutarde blanche. Idéalement, il convient de positionner le couvert végétal à proximité d’un colza et de semer les deux cultures à la même période. Dès son émergence du sol, la grosse altise adulte est davantage attirée par les plantes du couvert végétal. Plusieurs tests Berlèse sont ensuite nécessaires pour suivre son développement et déterminer ainsi la date optimale de destruction de l’interculture. Cette dernière conditionne l’élimination de la larve et limite par conséquent de nouvelles émergences au printemps suivant. La destruction doit avoir lieu avant le stade L3 de l’insecte, qui correspond à sa mue, et dès lors que le pic de présence est atteint.

L’intérêt des bandes fleuries

En complément des infrastructures agroécologiques (haies, jachères, etc.), les bandes enherbées multiespèces rendent le milieu plus favorable aux populations d’insectes auxiliaires. Idéalement, elles doivent être composées de plantes hôtes attractives avec une configuration de corolles la plus ouverte possible pour faciliter l’accès au nectar. Ainsi, les ombellifères (aneth, fenouil), les légumineuses (vesce, féverole) et les plantes fourragères (lotier, luzerne, trèfle) assurent parfaitement ce rôle.

Dans ce mélange, il est possible d’ajouter des graminées pour leur intérêt dans la gestion des adventices et la fourniture d’abris aux carabes et aux staphylins. Pour maximiser les bénéfices des bandes fleuries, il convient de les positionner judicieusement sur le territoire, de préférence à la lumière et le long des bois. Elles constituent aussi de parfaits corridors entre les éléments fixes d’un paysage et assurent ainsi une transition douce entre différents milieux en offrant le gîte et le couvert aux insectes.

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