Colza : une floraison en demi-teinte

Une floraison contrastée pour le colza. © Daniel Prudek/Adobe Stock

Alors que tous les colzas devraient être en pleine floraison, certains posent question aux agriculteurs. Va-t-il compenser ? Faut-il le laisser en place ? Le retourner ? Quels ravageurs vont venir l’attaquer ? Autant de questions auxquelles Terres Inovia répond dans un communiqué.

Aujourd’hui, dans beaucoup de régions, la question se pose : est-ce que je garde mon colza ou est-ce que je le retourne ?

Avant de prendre sa décision, il faut tenir compte de plusieurs paramètres comme les conditions de cultures depuis l’automne, la profondeur d’implantation ou encore le nombre de siliques au m2.

Dans un premier temps, si la parcelle combine peu de facteurs limitant la compensation, c’est-à-dire peu de dégâts larvaires d’automne ou de printemps, ainsi qu’une bonne implantation dans un sol profond, la reprise de floraison peut conduire à des reprises de floraison qui offrent des rendements corrects.

Le maintien de la parcelle est encore possible, d’autant plus que deux facteurs climatiques nous sont favorables, explique l’institut technique. Le bon rayonnement actuel ainsi que les pluviométries annoncées devraient permettre à la plante de reprendre la floraison.

En revanche, lors de la reprise de la floraison, une attention toute particulière est à apporter au suivi de l’évolution des méligèthes mais aussi à la protection des plantes du sclérotinia et des maladies de fin de cycle.

Rendement minimum entre 10 et 15 q/ha

En revanche, si votre parcelle combine des facteurs limitant la compensation comme des dégâts larvaires d’automne et de printemps avec une faible biomasse et un enracinement limitant à moins de 10 cm avec un sol superficiel, la question du retournement peut se poser.

Il faut réfléchir à la rentabilité du retournement. Pour couvrir les frais engagés, le rendement minimum doit être compris entre 10 et 15 q/ha, chiffre Terres Inovia. En dessous de ce rendement, le retournement est justifié.

Compter le nombre de siliques au m2

À noter qu’avant de penser au retournement, il faut se pencher sur le comptage du nombre de siliques au mètre carré. Dans ce contexte, l’objectif minimum est fixé entre 2 500 et 3 000 siliques au m2.

Par ailleurs, à ce stade de l’année, il est important de réfléchir aux cultures de remplacement encore possibles à implanter, comme le maïs, le soja ou le sarrasin par exemple et s’assurer des disponibilités en semences ainsi qu’en débouchés.

Quid de l’état du colza dans les principaux bassins de production ?

Au Nord, cette floraison se passe bien mais dans certaines parcelles, Terres Inovia constate des problèmes de floraison avec des avortements de fleurs, constate Nicolas Latraye, ingénieur régional de développement Hauts-de-France. À l’heure actuelle il n’a pas été possible d’identifier un facteur explicatif mais bien une interaction de facteurs aggravants.

Un colza peu fleuri à l'Est

À l’Est en Alsace-Lorraine, pour le moment l’entrée franche en floraison n’est pas observée.

Les pires situations observées ce printemps cumulent les dégâts des ravageurs, reconnaît Aurore Baillet ingénieure chez Terres Inovia. La combinaison fatale dans bon nombre de situations associe attaque larvaire d’automne, dégâts de charançon de la tige du colza et quelques fois dégâts de méligèthe.

Par ailleurs, dans cette région, le colza a souffert d’un excès d’eau hivernal puis de gelées successives en février et également au mois d’avril.

Le charançon de la tige fait des dégâts dans la Marne et la Champagne

Plus à l’ouest dans la Marne et la Champagne, le constat est le même qu’en Alsace-Lorraine, actuellement, « le colza montre des difficultés à exprimer une floraison franche et homogène ». Par ailleurs, la région connaît de gros dégâts du charançon du bourgeon terminal. « Ce dernier est très présent au Nord/Sud Ardennes, en témoignent de nombreux pieds buissonnants dans certaines parcelles », observe Bastien Remurier, ingénieur régional de développement. En plus des gelées tardives qui ont impacté le colza, il est en proie désormais aux charançons des tiges qui compliquent l’alimentation des hampes principales.

Des gelées tardives 

Et enfin un peu plus au sud, en Bourgogne-Franche-Comté, Terre Inovia constate des problèmes de floraison avec des avortements de fleurs. Comme dans toutes les autres régions, les ravageurs ont été nombreux, ce qui a fragilisé le colza.

Les dégâts de charançons du bourgeon terminal et de la tige ainsi que les gelées fréquentes durant le mois d’avril sont les principaux responsables des problèmes de floraison que nous rencontrons aujourd’hui, indique Michael Geloen, ingénieur régional développement Bourgogne-Franche-Comté.

 

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