Les concurrents s’organisent, Ukraine en tête

Des progrès ont été réalisés par certains de nos concurrents en matière de logistique et notamment l’Ukraine. © Jo/Fotolia

À l’occasion de la journée France Export Céréales le 16 mars dernier, Romain Savatier trader chez Louis-Dreyfus Commodities, insistait sur les progrès réalisés par certains de nos concurrents en matière de logistique et notamment l’Ukraine. « Si l’USDA considère la région mer Noire comme une zone exportatrice mineure, la réalité est tout autre. »

En effet, en dix ans, les exportations de blé ont progressé de 125% (Ukraine et Russie). Avec près de 37,5 millions de tonnes exportées sur la campagne 2015-2016, la région représente 31% des volumes mondiaux exportés. Leurs forces: une position géographique stratégique, avec la proximité du Moyen-Orient et de l’Afrique, et des investissements massifs réalisés sur la chaîne logistique. 

Pour ne prendre que le cas de l’Ukraine, elle exportait il y a dix ans 6 millions de tonnes de blé; aujourd’hui, elle tutoie les 15 millions de tonnes. L’Égypte (opérateurs privés) reste la destination principale des exportations ukrainiennes, et depuis la campagne 2014-2015, la Chine la suit de très près. « Cela correspond au crédit que la Chine a octroyé à l’Ukraine en échange de livraison de céréales, du maïs notamment », poursuit le spécialiste.

Par ailleurs, elle dispose d’un large panel de qualité pouvant ainsi satisfaire de nombreuses demandes, fourragère en Asie, mais aussi des blés à 12,5% à destination du Kenya, ou à 11,5% pour le marché marocain. Il y a eu un gros travail de marketing réalisé, si les blés ukrainiens avaient mauvaise réputation il y a encore quelques années, ce n'est plus le cas désormais. 

Par ailleurs, la forte dévaluation de la monnaie locale, la hryvnia, a permis de rendre extrêmement compétitifs les blés ukrainiens.

 

Ces performances à l’export ont été permises notamment par des investissements massifs réalisés dans la logistique. © Hellen Sergeyeva/Fotolia

5 millions de tonnes en un mois

Des performances à l’export permises notamment par des investissements massifs réalisés dans la logistique. Il y a une dizaine d’années, les capacités d’exportations mensuelles étaient d’environ 2 millions de tonnes. En décembre 2013, l’Ukraine a été capable d’exporter 5 millions de tonnes de céréales (4 millions de tonnes de maïs et 1 million de tonnes de blé). La stratégie a consisté à investir massivement dans les terminaux portuaires. À titre d’exemple, le seul port de Yuhzny, le deuxième du pays, a une capacité de stockage de 500000 tonnes. Il est capable de charger un Panamax en deux jours et a une capacité de chargement de 1 million de tonnes par mois. La capacité du stockage portuaire est passée de 885000 tonnes à 3,5 millions de tonnes sur l’ensemble des ports du pays en dix ans ; les capacités au chargement et déchargement sont passées de 13 millions à 45 millions de tonnes par an. « Le pays a donc encore de la marge en matière de volumes », insiste Romain Savatier.

Outre la logistique portuaire, 99% des transports à l'intérieur du pays se font par trains et camions. Certes le réseau ferré est vieillissant, mais les acheminements via la voie routière gagnent des parts de marchés, notamment grâce aux dépassements de chargement des camions qui les rendent plus compétitifs. 

Dans un contexte de marché de plus en plus bataillé, il ne faut pas sous-estimer les capacités des concurrents. La région de la mer Noire a fait beaucoup de progrès sur le plan de la logistique. C’est une région capable d’être sur les marchés, et de façon très agressive, dès le début de la campagne de commercialisation. Ce sont des éléments à prendre au sérieux, et encore plus dans le contexte de la campagne actuelle. 

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